Parce que ça commence par un déclic

#2 par un trop-plein qui réveille

Cette photo a été prise le 15 octobre 2022 durant un week-end à Bordeaux avec des copains.

À cet instant je suis épuisée. 2 jours avant, je commençais une première séance de thérapie, la première d’une longue série avec une nouvelle psy. Je me remettais d’une deuxième entorse de cheville, 6 mois à peine après la précédente, j’espérais ne pas choper une troisième fois le Covid pendant la même année et je décidais d’arrêter de passer des entretiens avant de savoir ce dont j’avais envie.

À cette période, je ne vais pas très bien. Je vis normalement, c’est-à-dire que j’ai un travail, des amis, j’habite avec mon amoureux. Je passe du temps avec mes proches, je voyage, je fais du sport. Extérieurement tout semble rouler, je fais bonne figure mais intérieurement je rumine, je suis en boucle et je me rends bien compte que je ne suis pas au top de ma forme.

Mon corps m’envoie des signaux que je ne comprends pas, que je n’écoute pas, jusqu’à ce qu’ils prennent toute la place et que je n’arrive plus à fonctionner correctement. Je commence alors, tout doucement à ralentir, revenir à moi, écouter ce corps qui ne tient plus.

Je ne sais pas encore mais ça ne va pas aller en s’arrangeant les semaines qui vont suivre. Je vais de moins en moins dormir, être de plus en plus fatiguée, cogiter de plus en plus. Continuer à être malade et choper les virus du coin sans comprendre pourquoi, moi qui suis normalement plutôt pleine d’énergie et en bonne santé. Comme un cycle sans fin. Et je ne vois aucune solution pour aller mieux.

A ce moment-là, je me sens désemparée et démunie, profondément seule et incapable de prendre une décision, même sur des choses futiles comme choisir un restaurant ou ma tenue de la journée.

Quand je m’assoie face à cette nouvelle psy, je lui parle de mon désintérêt et manque d’épanouissement au travail, de mes challenges relationnels familiaux, de mes insomnies et de mes récentes entorses. J’ai conscience que j’ai besoin d’aide et j’en demande enfin, même si cette étape a aussi été un long chemin.

Et puis finalement je respire à nouveau

Un an plus tard, je me sens mieux. Plus détendue, plus apaisée. Moins tourmentée, moins dans le brouillard.

Pourtant j’ai toujours le même travail, toujours des challenges relationnels familiaux et maintenant sentimentaux.

Cependant la vie me paraît plus simple, plus harmonieuse, plus en accord avec moi. Elle est toutefois bien moins conforme et normée qu’un an plus tôt.

Je commence petit à petit à sortir d’une période difficile. Cette année là, j’ai craqué. Littéralement. J’ai tiré sur la corde, attendu d’être bien à bout et j’ai explosé.

J’ai 32 ans et j’ai l’impression de devoir tout recommencer, repartir de zéro. Je n’ai plus d’amoureux, toujours pas d’enfant, bientôt plus d’appart et de travail. Et je n’ai aucune idée de la direction que j’aimerais donner aux prochaines années de ma vie.

Finalement je m’en sors bien, je trouve. Je choisis dans un sursaut de voir cette nouvelle période de vie différemment : je prends le temps de réfléchir à ce que j’aime, ce qui me fait du bien et quels sont mes besoins et mes envies. En conséquence, je teste des choses inédites et j’instaure de nouvelles routines, que je suis avec plus ou moins d’assiduité.

Aujourd’hui, avec 2025 qui débute et tout autant de changements et de chamboulements en 2024, je suis fière de cette décision de commencer une thérapie. Je remercie mon moi de 2022 de s’être bougée les fesses et de s’être enfin mis en priorité dans sa vie pour trouver une thérapeute avec qui je me suis sentie suffisamment en confiance pour me livrer, être vulnérable et honnête sans artifice. Elle m’a donné plein de clés pour que je puisse clarifier mes pensées, me connecter avec mes émotions, respecter mes limites. (Merci au système de santé allemand qui prend en charge ces soins et qui a évidemment sauvé mon porte-monnaie.)

Pourquoi et de quoi ai-je décidé de parler publiquement sur les internets ?

J’ai envie de parler de ces chemins d’introspection, de guérison, de retour à soi. Qui prennent du temps, avec des hauts et des bas mais surtout du mieux.

De cette bulle de paix et d’amour que je me façonne jour après jour, étape par étape, pour me sentir mieux dans mes baskets et dans ma vie.

De toutes les ressources autour de moi qui m’aident et me guident dans cette direction, à travers ces chemins pas toujours très éclairés.

Je le fais d’abord pour moi. Tracer et suivre mon évolution me permet de voir les avancées au fil du temps, de me donner le courage de continuer et d’être fière de moi et du chemin parcouru.

C’est un chemin qui dure longtemps, probablement toute une vie. Un peu comme une quête sans fin.

J’ai envie d’apprécier ce chemin, ces chemins et ne pas être seulement focus sur les objectifs.

Ensuite, pour avoir une trace numérique en plus de mes nombreux carnets.

Pour raconter différemment, de façon plus officielle, tout en restant informelle et intime.

Pour me détacher du regard des autres. Je suis de nature timide, tout en étant extravertie, je trouve donc que c’est un bon exercice de sortir de ma bulle et d’en parler ici.

De plus, j’apprécie être lu et les échanges qui en découlent, virtuellement ou in real life.

I Gotta let go of

What I’ve always Known

Everything’s Changing

And there’s no time I can hold

Jusqu’à ces déclics, je n’avais jamais pris le temps de prendre soin de ma santé mentale, comprendre mes émotions et écouter mon corps.

Je n’avais jamais appris à exprimer mes ressentis, à poser des limites claires et saines. À communiquer tout court d’ailleurs.

Je n’avais jamais pris conscience de mes envies et mes besoins profonds, sans tout le bruit environnant de la société, des projections que je reçois et que je me fais.

J’ai beaucoup fait en fonction des autres. Je me suis adaptée, ajustée, conformée. C’était plus simple ainsi pour se fondre dans le moule. Jusqu’à ce que ça soit trop et que tout explose.

Me sentir mieux est un process toujours en cours, j’avais beaucoup de retard, et j’ai encore plein de choses à découvrir !

J’ai plutôt appris dans ma bulle ces derniers temps puis avec mes proches et maintenant j’ai envie de continuer à partager un peu plus ici, je crois que ça peut m’aider.

Et enfin parce que peut-être que ça peut aussi donner des idées, mettre en action, inspirer.

J’ai mis en place des choses simples grâce à mes proches, la thérapie, internet. Et avec un peu de patience (beaucoup !), j’en ressens maintenant les effets. Je n’ai rien inventé mais j’ai envie d’un espace qui regroupe ce que je fais, ce que j’essaie, ce qui marche pour moi.

Bonne lecture 🤓

Cette publication a été publiée initialement sur Insta en octobre 2023. Je la republie ici, actualisée, pour le lancement de la newsletter.