Coucou les ami.e.s ! Me revoilà pour un petit bilan sur ma consommation d’alcool des derniers mois. J’ai fait deux posts Insta sur le sujet début 2024, où j’explique un peu ce cheminement et j’ajoute régulièrement des ressources en Stories à la une, si ça vous intéresse.
L’alcool a toujours fait partie de ma vie, je baigne dedans depuis aussi longtemps que je me rappelle de quelque chose.
J’ai grandi avec un parent qui boit de l’alcool régulièrement, que ce soit un verre de vin pour se détendre après le travail ou de façon festive avec les proches le week-end. Et un parent qui déteste l’alcool. Qui nous a toujours mis en garde contre ses effets néfastes sur la santé.
J’ai donc eu deux sons de cloche, assisté à des disputes à ce sujet, comme deux côtés d’une même pièce totalement opposées. J’ai perdu un grand-parent, probablement d’un problème hépatique, pour compenser ce que mon autre grand-parent buvait. Bref l’alcool a constamment été une composante de mon environnement familial puis amical et amoureux.
Par effet de contradiction et par volonté de tester mes propres limites, j’ai commencé à boire assez jeune avec les copains. J’aimais cette désinhibition qui me sortait de ma timidité, ce courage et cette fougue qui m’habitaient dans presque toute situation. Je me découvrais et je chérissais ce lien social, la sensation d’appartenir au groupe, les fous rires et les conneries qu’on pouvait faire sans conséquence. L’alcool rendait les aventures plus rocambolesques et j’ai en tête mille et une anecdotes qui resteront des souvenirs gravés pour la vie.
Puis la frontière est devenue poreuse entre l’envie de s’amuser, de décompresser et celle d’oublier les soucis de la vie réelle. La pression de réussir les études puis le travail, le climat familial, le stress financier, le manque de confiance et d’estime de soi avec les garçons.
Les soirées et l’alcool devenaient par moments un échappatoire à cette vie toujours plus stressante.
Faire des conneries bourrée au début de sa vingtaine me paraissait acceptable et dans l’air du temps, ne pas toujours respecter et dépasser ses limites au début de sa trentaine, a commencé à me paraître moins ok. Qui a envie d’être ce personnage de Bref 2, la ou le relou en soirée qui ne sait pas s’amuser sans alcool et qui finit souvent sans se rappeler de ce qui s’est passé la veille ?
Je n’ai pas eu conscience de mon rapport d’amour-haine avec l’alcool avant cette nouvelle période de moins bien, où je recommençais à boire en excès, me blesser, être délibérément dans le conflit, en compagnie de mon célèbre double maléfique.
J’ai alors voulu comprendre et décortiquer cette relation insidieuse pour mieux m’en défaire. J’ai même fait une présentation sur mes cuites de 2023, lors d’une soirée PowerPoint avec des copains l’an dernier.
J’ai plutôt l’alcool joyeux, social et festif. Je ne bois jamais seule, en général en accompagnement de bons plats, lors de soirées ou festivals par exemple. Essentiellement pour m’amuser et renforcer l’appartenance, le lien social.
Quand je suis dans une phase de down, l’alcool exacerbe mon anxiété. J’ai alors l’alcool mauvais, je m’énerve plus facilement, je peux être méchante et pointilleuse. Je rentre dans des débats sans fond, persuadée d’avoir raison. Et le lendemain en gueule de bois, je cogite, je ressasse, je m’en veux de ce que j’ai pu dire ou faire, par excès de désinhibition.
Dans ces moments-là, je bois pour oublier les problèmes, avoir un temps d’euphorie, un moment hors du temps, je bois pour décompresser.
Et le cercle vicieux s’installe : je me perds, j’abuse et la récupération est d’autant plus difficile. Les soucis sont toujours là, les ruminations sont d’autant plus intenses. Et je recommence à boire pour les mettre de côté et ne plus y penser. Mon double maléfique prend finalement de plus en plus de place.
Début 2023, pleine de bonnes résolutions et avec toutes les remises en question du moment, j’ai eu la volonté d’aller regarder de plus près ma consommation. Je voulais d’abord me sentir plus légère et avoir une meilleure santé. J’ai donc téléchargé l’application TryDry et j’ai commencé à tracker, en toute honnêteté. Après 3 mois, le constat était très explicite : je buvais en moyenne un jour sur deux, avec des quantités variant de 2 jusqu’à 10 verres par soirée.
Le contexte a fait que j’ai continué sur cette belle lancée encore quelque temps, étant en pleine rupture amoureuse puis la période estivale arrivant. J’avais besoin de me changer les idées et cela passait par de la socialisation, des sorties et des voyages à gogo.
J’ai changé ma routine en diminuant progressivement ma consommation. Je réalisais que c’était trop pour moi et je me suis en premier lieu lancée de petits objectifs : une semaine avec seulement trois jours où je bois, puis deux jours. Un jour où je me limite à seulement deux verres. Puis une semaine complète sans alcool.
Cette année-là, je suis partie quelques jours en vacances seule, ensuite avec des potes et je jonglais comme ça. Je ne voulais pas remplacer cette habitude par une autre comme du sport en excès ou une autre substance récréative ; je voulais continuer à sortir, profiter et m’amuser sans me frustrer. J’ai ainsi appris à faire du kéfir, alterner avec du bissap et j’ai trouvé quelques recettes à tester pour fabriquer du Ginger Beer.
Les effets sur l’humeur ont commencé à se ressentir au bout de quelques semaines, ce qui a renforcé mon envie de continuer.
J’y suis allée très progressivement, avec des périodes où je reprenais mon rythme d’antan - coucou les fêtes de fin d’année. Et où mon anxiété atteignait à nouveau des pics. Ça a été difficile de matcher l’envie de ne pas boire avec le besoin de socialiser, de me sentir vivante. J’étais dans une nouvelle relation à l’époque, on se présentait les copains et la famille, j’avais besoin de me sentir en confiance et l’alcool me rassurait, me donnait une contenance.
Je commençais petit à petit à faire le lien entre les excès d’alcool et les phases d’anxiété et je découvrais comment les deux se nourrissaient et s’entretenaient. À cette période, presqu’à chaque fois que je buvais, même un verre, juste pour me détendre, je cogitais et je ressassais ensuite avec plus d’intensité. Je buvais déjà 2 à 3 fois moins, et néanmoins j’en ressentais particulièrement les effets négatifs.
La nouvelle alerte a été l’épuisement professionnel1.
J’ai continué d’alterner les semaines avec et sans alcool, avec la volonté de faire une pause sans alcool plus longue, sans réussir à trouver suffisamment de motivation et d’énergie pour la mettre en place. Je m’en voulais de ne pas réussir à arrêter quelque chose qui ne me faisait pas du bien, tout en culpabilisant de me mettre la pression alors je traversais déjà une période difficile.
Petit à petit, j’ai franchi des caps que je pensais inatteignables : je n’ai pas bu 3 semaines d’affilée et j’ai fêté mon anniversaire sans alcool. Je n’ai ressenti aucune frustration et je n’ai pas senti être dans un contrôle particulier. Je n’en avais enfin plus envie. Durant cette période, ce fut comme si un palier se débloquait, et dans les mois qui ont suivi, j’ai senti le switch. J’ai complètement arrêté de me forcer, j’ai réussi à me détacher de cette pression sociale et j’ai assumé le fait que je n’avais plus envie de boire, en tout cas seulement en des occasions choisies.
Two express, no local stops
It’s time to get fat and collect our props2
Enfin, pour la première fois en janvier 2025, j’ai participé au Dry January. Quelque chose que je n’avais même pas imaginé l’an dernier !
Je m’étais fixée quelques objectifs, ainsi que des indicateurs de motivation et de réussite :
participer à des événements sociaux sans frustration et sans me sentir en décalage (mon plus gros challenge)
Trouver des alternatives de boissons sympas dans les bars ou en soirée – hors tisane et sodas
Noter dans le carnet les impacts sur mon humeur au fil des jours
Et ça s’est bien passé ! Ce n’était pas la plus longue pause réalisée (en 2024, je n’ai pas bu 41 jours d’affilée), donc je me sentais en confiance. Et puis, c’est aussi plus simple quand plein de copains le font !
J’ai assez naturellement décidé de continuer, sans me mettre d’échéance. Je n’ai pas l’intention d’arrêter à tout jamais, j’essaie plutôt de suivre mon ressenti et de faire au feeling. En tout cas, j’aspire à trouver un équilibre entre ma santé physique, mentale et sociale. Et je sais qu’apprécier un bon vin ou un rhum arrangé fera toujours partie de mes petits plaisirs coupables.
Je réalise aussi que finalement je m’amuse tout autant sans alcool, sans la gueule de bois des lendemains, sans les pensées incessantes à me demander ce que j’ai bien pu faire la veille, ce que j’ai pu dire de “mal”. J’ai autant d’énergie si ce n’est plus, je me rappelle des conversations, j’arrive plus facilement à dire non si je n’ai pas envie, je ne me force presque plus, et je retrouve ce temps qui m’est cher, de la motivation et les idées claires. Je gère aussi mieux les phases anxieuses et de stress, et ça, ça n’a pas de prix !
Finalement, je pourrais me dire que 2 ans pour assimiler, comprendre et me défaire de cette habitude c’est long mais je crois que ce temps m’a été nécessaire pour intégrer, ne plus culpabiliser et enfin assumer sans honte.
Je reviens même d’une semaine de vacances où je n’ai pas ressenti l’envie de boire, malgré le festival électro et les nuits courtes. Et surtout je me suis beaucoup amusée, so new level unlocked !
J’en parle plus spécifiquement dans cette lettre.
Hâte de voir la série ! Merci pour le reminder 😘
Tu es remplie de trésors et d’amour véritable.
Découvre progressivement ton réel tempérament avec persévérance et douceur.
Force à toi, grand cœur !