Et un autre chapitre qui se termine
#13 Liste de tout (ou presque) ce que j’ai appris en 2 ans 1/2 de thérapie
Bienvenue dans cette nouvelle édition !
Aujourd’hui, je vous propose un résumé succinct de ma psychothérapie qui s’achève. J’ai expliqué les raisons m’ayant orientée vers la thérapie lors du lancement de la newsletter et les 2 lettres suivantes. Cette fois, je reviens sur ce qui a évolué en moi, les changements qui se sont opérés depuis le début.
Comme d’habitude, toutes les lettres précédemment publiées sont consultables dans les archives.
Bonne lecture 🤓
Pour celles et ceux qui ne sont pas au courant, j’ai commencé en octobre 2022 un suivi en psychothérapie cognitive et comportementale1 suite à une profonde remise en question. Elle s’est achevée le mois dernier, après quelques rebondissements (coucou l’arrêt de travail) qui a entraîné une prolongation de séances.
Dès le début, et après explication de mes problématiques du moment, on a défini des objectifs et rapidement mis en place des outils pour soulager les problèmes urgents. Et puis, pour engendrer des modifications sur le moyen et long terme. On a travaillé ensemble pour créer de l’indépendance et de l’autonomie, pour que je sois peu à peu capable, au quotidien, de m’apaiser et me réguler seule.
Parmi les outils qui m’aident particulièrement2 : l’écriture quasi-quotidienne d’un journal de mes pensées, la création de nouveaux chemins neuronaux par des exercices, me parler comme à une amie avec empathie et amour, une routine bien-être avec du sport, de la méditation, des exercices de respiration.
En résumé, j’ai réalisé 69 séances soit près de 69 heures en 32 mois exactement. Ce sont des kilos de mots exprimés, des dizaines de pages gribouillées lors des sessions, sans compter le remplissage de carnets personnels. Quelques millilitres de larmes versées, mais aussi des sourires, des rires et petit à petit de la fierté, moins de culpabilité. Certaines prises de conscience, des réalisations engendrant enfin des décisions convaincues. J’ai agi, j’ai osé, j’ai tenté, malgré les échecs et les peurs. Finalement, une profonde gratitude et une immense reconnaissance pour ma thérapeute car ce n’est pas facile de trouver quelqu’un avec qui l’on se sent à l’aise de parler de sujets souvent très intimes3.
And you came here with a sense of wonder
And somehow the wonder of it wasn’t enough
And we stopped wondering and started to wonder about ourselves
And in your wondering about yourself
You forgot what you came here for, you came to be a part of
J’y allais pour comprendre mes émotions et mieux vivre avec.
Aujourd’hui, je me sens plus apaisée. J’arrive à mieux naviguer en fonction des marées. J’apprends à les comprendre, les accepter. Je les refoule moins, même si c’est un apprentissage perpétuel.
Je me suis révélée plus forte que je ne le pensais. Résiliente, peut-être même courageuse, malgré les surprises de la vie. Je me fais davantage confiance. Avec des hauts et des bas, mais la conviction que je peux y faire face, même quand c’est difficile.
J’assimile que chacune de mes émotions est légitime. Prendre le temps de les vivre m’aide à les faire circuler. Même la colère, le ressentiment ou l’amertume. J’apprends à ne plus me juger sur la façon dont je ressens ou réagis face à une situation. Je grandis avec ces imperfections, plutôt que de vouloir les corriger.
Quand je suis débordée, je reviens aux ressources identifiées qui m’apaisent, même 5 minutes au cours d’une journée bien remplie. Et puis si je n’ai pas le temps, ou si ce n’est pas une priorité, pas besoin d’en faire une compétition avec moi-même. Je ne suis pas parfaite et je n’ai pas besoin de l’être. J’accepte enfin de ne pas tout faire bien, de ne pas tout comprendre, de ne pas tout réussir. Et malgré cela - ou peut-être grâce à tout cela - continuer d’avancer avec bienveillance.
J’adhère au fait que tout est transitoire. Ce que je vis à cet instant, ici et maintenant, agréable ou désagréable, ne sera plus qu’un souvenir dans quelques jours, semaines ou mois.
Et, à chaque nouvelle situation, je continue d’apprendre à dire non et à respecter mes limites. C’est probablement le plus gros game changer de ces dernières années. Après coup, c’est également respecter le non et les limites des autres, sans le prendre personnellement. Je galère encore, disons que c’est en progrès !
J’y allais pour retrouver le sommeil, retrouver les idées claires, retrouver la santé.
Actuellement, je cogite toujours, mais je ressasse moins. J’ai confiance dans ma prise de décision, dans la direction que je souhaite donner à ma vie les prochains mois. J’apprends encore à lâcher du leste sur ce que je peux contrôler, et sur ce que je ne peux pas contrôler. Je m’affranchis peu à peu du besoin d’être à la hauteur selon les standards de la société. Je définis, à mon rythme, mes propres critères de réussite.
J’ai définitivement besoin d’avoir des nuits de sommeil complètes pour fonctionner correctement. Pour être efficace, moins stressée ou anxieuse, plus créative et motivée. Et j’ai besoin de me sentir en sécurité, matériellement et financièrement.
J’ai découvert que voyager, passer du temps avec mes proches me ressourcent tout autant que passer du temps seule. C’est un équilibre à trouver à chaque instant, fluctuant en fonction des périodes.
J’ai aussi besoin de vivre certaines expériences pour les comprendre et pleinement les assimiler. Même si je doute ou bien que le résultat n’est pas celui attendu, il y a presque toujours quelque chose à en tirer.
J’y allais pour découvrir mes envies, professionnelles et personnelles…
Maintenant, je prends mon temps. J’accepte qu’il n’y a pas de timing universel, que je ne suis ni en retard, ni en marge. Ce n’est encore pas inné - coucou l’horloge biologique impactant la fertilité - mais il y a du mieux.
Je conscientise le fait que j’ai le droit de changer d’avis, de me tromper, de rater, de recommencer. Globalement, tout le monde s’en fout — à part cette voix intérieure maléfique. J’ai compris que cette voix me protège d’une certaine façon. Maintenant, une autre voix plus douce, plus sage, me rappelle que je n’ai rien à prouver. Être moi suffit. Je me détends et je me sens de plus en plus libre de faire comme il me plaît. Et comme je peux.
Je retrouve confiance en mon intuition, toujours cette voix qui me dit ce qui est bon pour moi. En dépit de l’abondance de contenus et conseils extérieurs, de recettes toutes faites à appliquer pour retrouver joie et sérénité. Au bout du compte, ce qui a bien fonctionné dans cette thérapie, c’est la reconnexion à moi. Et l’apprentissage de la patience - ce qui n’est vraiment pas mon fort.
Et aujourd’hui, je souhaite me rappeler de quelques principes afin de naviguer en ces eaux incertaines :
Me pardonner encore et toujours, même si je refais plusieurs fois la même expérience désagréable avant d’en tirer enfin un enseignement.
Les relations ne sont pas toutes faites pour durer la vie entière, que ce soit amoureuse, amicale ou même familiale. C’est ok de prendre des distances avec quelqu’un. Peut-être pour mieux se retrouver plus tard. Peut-être pour continuer à vivre sa vie séparément.
Le monde est comme il est - sexiste, raciste, classiste, lgbtqia-phobe, et j’en passe. Je crois à l’heure actuelle que la meilleure façon de le faire évoluer est d’y mettre plus d’amour, d’empathie, d’humanité et de joie. Commencer par moi, avec mes proches, mon entourage.
Je suis toujours moi. Je ne pense pas avoir changé, ni être quelqu’un d’autre.
Je pense plutôt évoluer vers une version de moi plus authentique. Pas une meilleure version, juste plus alignée et en phase avec mes aspirations du moment. Une version plus vivante, moins conforme, moins performante. Moins dans ce qu’on attend de moi, moins dans ce que je pense qu’on attend de moi.
Je m’autorise à décevoir. je ne peux pas répondre à toutes les attentes - pas même les miennes. J’essaie donc au maximum de faire en fonction de moi, de me mettre en priorité et au centre de ma vie, malgré la culpabilité jamais très loin.
Je ne vois pas cette fin de thérapie comme quelque chose de définitif.
Je continue de tester les prochaines semaines : voir comment je me sens, comment je navigue dans ce nouvel environnement et réévaluer si besoin, comme toujours. Peut-être que je consulterai à nouveau, sous cette forme ou sous une autre… L’avenir me le dira !
Et évidemment, beaucoup de choses hors de ce cadre qui continuent de me nourrir : des discussions passionnantes, des lectures et des podcasts divers et variés, l’art et la culture sous toutes ses formes pour toujours mieux me comprendre ainsi que le monde qui m’entoure, tout en gardant un esprit critique.
Et vous, quels enseignements avez-vous tiré d’une thérapie, d’un coaching ou encore d’un soutien extérieur ?

Définition de psychologie-integrative.com : Thérapie brève qui vise à remplacer les idées négatives et les comportements inadaptés par des pensées et des réactions en adéquation avec la réalité.
J’en parle plus en détails dans les newsletters précédentes.
On parle d’alliance thérapeutique, quand la relation de collaboration entre le thérapeute et la.le patient.e est adéquate afin de poursuivre les objectifs fixés. J’ai testé quelques psys, initié quelques mois de thérapie et de coaching avant d’en trouver une qui me corresponde.
Très belle conclusion de thérapie, et surtout une nouvelle version de toi peut être plus ouverte et en confiance pour accueillir ce qui viendra 🫶
Et comme tu le dis, je trouve cela essentiel de trouver le/la thérapeute qui sache nous écouter et nous faire sentir suffisamment en confiance pour aller questionner des choses difficiles 💪
Bravo et encore merci de nous partager tout ça ❤️❤️❤️
Sincèrement, toutes les versions de toi sont magnifiques depuis que je te connais. Hâte de découvrir toutes celles à venir 😘